Depuis son lancement en mars 2000, la loterie nationale sud-africaine est traitée à la fois comme une aubaine pour le développement et un nouveau produit de consommation qui exploite dangereusement l'individu. Dans un discours comme dans l'autre, ce sont les pauvres qui occupent une place prédominante, en tant que bénéficiaires des largesses du Lotto d'une part, et en tant que victimes les plus fréquentes d'autre part. Les chercheurs et le National Responsible Gambling Programme (mis en place pour favoriser une pratique raisonnable du jeu) ont tous deux attribué la participation des pauvres à la loterie à leur faible niveau de connaissances financières et à leurs espoirs millénaires extraordinaires. Basé sur vingt mois de travaux ethnographiques menés dans les townships de Cape Town entre 2008 et 2010, cet article met un terme à ces interprétations en étudiant les réalités économiques et la participation des « pauvres » à la loterie. Il soutient que les pauvres de ces quartiers ont...
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