En septembre 2015, un putsch perpétré par les soldats du Régiment de sécurité présidentielle, bras armé de l’ancien régime, interrompt brutalement la transition engagée onze mois plus tôt après la chute de Blaise Compaoré. Une vague de mobilisations citoyennes se lève alors dans le pays pour exiger leur départ et le respect de la « souveraineté du peuple » qui s’exprime dans la rue. En moins d’une semaine, la conjugaison des pressions externes et internes – notamment de l’armée loyaliste – fait échouer ce que les manifestants qualifient de « coup d’État le plus bête du monde ». Quelques mois plus tôt, sur le campus de l’université de Ouagadougou, les étudiants organisaient un débat en plein air sur ce RSP qui menaçait le processus démocratique. Leurs propos sont restitués ici, verbatim. Ces prises de parole publiques ne sont pas seulement prémonitoires ; elles expriment aussi une forme de vigilantisme civique qui s’affirme de pair avec une herméneutique subalterne de l’Histoire....
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