Les « microbes », des bandes de délinquants se distinguant par leur jeunesse et leur violence, sont apparus en Côte d'Ivoire au cours de l'année 2012. La violence dont ils sont porteurs semble n'être qu'une réécriture, dans un contexte autrement fragile, de celle perpétrée par les ziguéhis et les nouchis, jeunesses urbaines en quête de visibilité et de reconnaissance sociales dans la Côte d'Ivoire « conjoncturée » de l'après décennie 1970. En procédant à une historicisation du déclassement social des jeunes et de sa traduction en phénomène de distinction sociale par la violence, la présente contribution analyse les ruptures et les continuités entre ce que l'on pourrait considérer comme deux modalités « générationnelles », distantes contextuellement, mais proches en termes de processus sociaux de réinvention violente de soi, dans la rue, de jeunes urbains relégués à la marge de la société.
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