La Copperbelt du Congo fut autrefois le bastion du développement industriel et nul n'incarnait autant sa modernité que le mineur industriel salarié. Aujourd'hui, avec le quasi-effondrement de la société minière d'État Gécamines et la libéralisation de l'industrie minière entamée en 2002, la majorité des mineurs ne sont plus des travailleurs industriels formés et salariés, mais des enfants et des jeunes gagnant tout juste de quoi vivre en travaillant comme creuseurs. Au Congo, l'exploitation minière artisanale est paradoxale en ce qu'elle augure un futur de travail sans qualification, sans formation et flexible dans des enclaves rurales et périurbaines, tandis que l'organisation du travail et les techniques rudimentaires d'extraction du cuivre évoquent et empruntent au passé colonial et précolonial. Les creuseurs mobilisent le passé comme réponse stratégique à la menace de dépossession de « leur » terres par l'État et les investisseurs étrangers, et ils le font en revendiquant un «...
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