Grotesque et vulgaire, le personnage masqué Gongoli bouleverse les codes de la bienséance mendé dans sa folle quête de faire rire. Son inconvenance va jusqu'à s'autoriser à baisser le masque, révélant de façon comique l'identité de son danseur et subvertissant l'anonymat si fondamental au statut de ses fameux esprits compagnons. Pourtant, malgré ces transgressions, il figure parmi les personnages les plus chéris des riches traditions du spectacle au Sierra Leone. La popularité de Gongoli repose sur son irrévérence vis-à-vis des lois fondamentales de la danse masquée, des lois qui régulent également l'équilibre entre action individuelle et responsabilité collective, entre désir interne et contrainte externe. La seule qualité nécessaire pour incarner Gongoli est l'impudence (ngufe baa), et les meilleurs artistes sont des acrobates qui bravent des risques non pas physiques mais sociaux. Cet article s'intéresse à Siloh, un artiste itinérant dont la célébrité tient à sa ressemblance...
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