Le processus de réforme agraire en Namibie s’est inscrit dans la politique officielle de « construction nationale » qui tente d’ignorer les tensions ethniques à l’œuvre dans le pays. Le gouvernement a ainsi rejeté les revendications sur certaines terres ancestrales formulées par les communautés qui en ont été dépossédées durant la période coloniale, tout en refusant d’accorder le statut d’« indigène » à quelque communauté namibienne que ce soit. Les terres de fermiers blancs sont par conséquent redistribuées à des bénéficiaires « africains » indépendamment de leur identité ethnique ou de leur histoire, et des lots peuvent ainsi être attribués à des gens qui n’ont jamais été privés de leurs terres. Cet article tente de comprendre les raisons d’une telle politique et de montrer en quoi elle suscite au sein de nombreuses communautés un sentiment d’injustice.
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