Les jeunes femmes qui vivent dans les espaces urbains improvisés de la périphérie de la capitale du Sénégal, Dakar, improvisent leur respectabilité à une époque d’incertitude fiscale à travers la photographie personnelle. Le quartier de Khar Yalla est un espace improvisé, interconnecté et multicouche peuplé par des familles expulsées du centre-ville lors de campagnes d’épuration dans les années 1960 et 1970, par des familles qui ont fui les conflits en Casamance et en Guinée-Bissau, et par des migrants ruraux récents. Khar Yalla est un quartier improvisé, mais aussi un espace d’improvisation. Lorsque les femmes posent pour des photos, affichent et font circuler des portraits d’elles-mêmes à des moments clés de leur vie sociale, que ce soit sur des sites de réseaux sociaux ou dans des albums photo, elles révèlent autant qu’elles dissimulent des éléments de vie personnelle et sociale. Elles répertorient leurs réseaux sociaux et constituent leur espace urbain non pas en périphérie...
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