RÉSUMÉ L'un des problèmes les plus intrigants concernant le sultanat du Kanem-Borno du Sahel central entre les huitième et dix-neuvième siècles après J.-C. concerne ses premières connexions intra-africaines. Hormis les liens historiquement documentés avec le Nord de l'Afrique et certaines parties de l'Afrique de l'Ouest, le Kanem-Borno a-t-il eu, avant le quinzième siècle, des échanges commerciaux et d'autres contacts avec les régions orientales telles que le Darfour, la vallée du Nil moyen et les régions plus lointaines? Présentant les résultats de recherches archéologiques de terrain menées récemment au Kanem, au Tchad, cet article jette les bases d'une réponse à cette question et à d'autres questions pressantes concernant le Kanem-Borno. Étant donné que la région concernée constitue un blanc quasi-total du point de vue archéologique, le premier objectif du travail de terrain fut d'identifier avec certitude, et de décrire, les lieux autrefois liés au sultanat. Sur la base d'études antérieures ainsi que de prospections, de sondages et de datations radiométriques nouveaux, des sites archéologiques associés sans aucun doute aux débuts du Kanem-Borno ont été localisés et soumis à une étude préliminaire. Ces sites se composent de ruines d'enceintes en briques cuites englobant des bâtiments ou groupes de bâtiments en briques cuites, datés du onzième au quatorzième siècle. Compte tenu des matériaux de construction utilisés et des datations nouvellement disponibles, ainsi que des données historiques, on suppose que ces sites étaient des localités élites, très probablement fondées et occupées par des membres de ce qui allait devenir l'aristocratie Sayfuwa et des groupes apparentés.
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