De nombreux sites contenant des poteries des types Zhizo, Leopard's Kopje et Khami ont été identifiés autour des bordures sud et est du Sowa Pan, dans l'est du Botswana. Cet article présente les résultats de l'analyse de tessons provenant des trois plus grands sites de ce groupe -- Kaitshàa, Thabadimasego, et Tora Nju -- et d'argile provenant de 39 gisements géologiques. Les pâtes des tessons identifiés par pétrographie optique révèlent que les poteries étaient faites d'argiles provenant de plusieurs terrains lithologiques. Cela suggère des associations avec d'autres sites. Nous démontrons l'existence d'un axe nord-sud dans les mouvements de vaisseaux de poterie -- et donc de personnes -- débutant aux environs de 900-1000 après J.-C. et s'étendant des sites situés dans la vallée de Chobe-Zambezi le long du Sowa Pan jusqu'à Kaitshàa et au-delà pour atteindre les marges du Kalahari à Bosutswe. Un axe est-ouest plus tardif reliait Tora Nju à Bosutswe et au centre régional de Khami à Domboshaba. Des pâtes identiques, ainsi que des parallèles spécifiques dans la conception des poteries, établissent fermement l'existence d'alliances entre ces sites. Cela implique un réseau d'affiliations entre potiers/potières, chacun préservant ses propres traditions, socialement pertinentes, de fabrication de la poterie, y compris la dynamique potiers-ancêtres; en même temps, l'adaptation de modifications dans de nouveaux contextes de pratique. Les tessons devraient donc être compris comme des témoignages d'alliances, plutôt que comme un simple indicateur d'échange de marchandises. Notre étude démontre, sur la base des pâtes plutôt que des décors, que de telles interactions prirent place de façon habituelle au Botswana dès la période de la tradition Zhizo. Cet article ajoute donc un éclairage indépendant sur les études existantes concernant le maintien des alliances sociales et le syncrétisme dans les styles céramiques en Afrique australe précoloniale.
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