Depuis des décennies, un nombre important de migrants subsahariens meurt au Maroc en tentant de traverser la Méditerranée pour arriver en Europe. À partir d'une enquête ethnographique, cet article se propose d'étudier la procédure d'identification de ces migrants que la police marocaine retrouve sans vie et sans papiers d'identité, en examinant non seulement le rôle des familles, des ambassades et de l'État marocain, mais aussi en analysant les relations entre ces représentants des États, les « traceurs », les amis des migrants morts et leurs réseaux de connaissances. L'analyse de ce dispositif, que nous avons nommé « politique de l'inanimé », montre comment l'impératif de (re)lier ces corps à une famille et à un État d'origine met en lumière trois logiques : la logique sécuritaire qui est celle des policiers marocains, la logique « papiériste » qui est celle des diplomates, et la logique militante et familiale qui est celle des associations.
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