Depuis 2013, la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, frontalière du Nigeria et du Tchad, connaît des violences inédites. Bien que beaucoup d’entre elles aient été expressément revendiquées par Boko Haram, elles suscitent néanmoins de nombreuses interrogations. Des médias camerounais très populaires comme des intellectuels reconnus évoquent, souvent sous la forme interrogative ou par allusions, la complicité d’élites de la région ainsi que celle de « la France » dans cette « déstabilisation » du régime. La distance géographique, le manque d’informations et de connaissances sur les événements et leur contexte n’expliquent pas, à eux seuls, la prospérité de cette théorie du complot. L’article prend au sérieux ces rumeurs et ces théories complotistes en tentant de comprendre leur articulation aux imaginaires politiques disponibles, leurs canaux de diffusion et leur signification dans une période d’incertitude politique généralisée. Produit de luttes politiques, ces interprétations...
Comments
(Leave your comments here about this item.)