Cet article explore l’histoire de la région de l’Equateur au Congo Belge, des violences de l’époque de l’État Indépendant du Congo à leur mise en mémoire écrite dans les années 1950. Un récit de type « évènement/ répercussion » ou « évènement/catastrophe » ne peut que simplifier l’histoire mouvementée de cette région. L’article fait plutôt appel à la notion de rêverie, empruntée à Gaston Bachelard, et aux concepts liés à la temporalité chez Reinhart Koselleck (espace d’expérience, horizons d’attente). En s’appuyant sur trois corpus d’archives distincts, il montre que les Congolais recouraient à la rêverie pour (1) ajouter une dimension d’émerveillement et d’aléatoire à la mémoire ; (2) se ménager des espaces de refuge et d’autonomie, les nganda, et (3) nourrir des mouvements rebelles et thérapeutiques afin d’imaginer des futurs dans lesquels ils auraient évincé les colonisateurs belges.
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