Cet article se penche sur les rapports de pouvoir au sein du champ islamique tchadien, plus précisément entre le Conseil supérieur des affaires islamiques (CSAI), instance officielle en charge de la communauté musulmane, et l'association salafiste aujourd'hui dissoute Jamat Ansar Al Sunna Al Mohammadiya. La question posée est celle de l'articulation d'un discours sur la lutte antiterroriste islamiste mondiale avec d'autres formes de rationalités propres aux configurations du pouvoir religieux tchadien. La perspective internationale qui associe religiosité affirmée et extrémisme violent est réappropriée par les élites islamiques qui en font un outil étatique de stigmatisation de toute vision religieuse non conventionnelle. Le recours sur la scène tchadienne à un discours international sur le terrorisme islamiste mobilisant le double répertoire de l'islam « subversif » et « légitime » contribue à la conflictualité du champ musulman, tout en traçant et en déplaçant la frontière entre...
Comments
(Leave your comments here about this item.)