Cet article analyse le gouvernement du foncier en Algérie en retraçant, sur une trentaine d’années, la décollectivisation des terres publiques d’une commune du Bas-Chéliff. Comment l’État a-t-il conduit cette décollectivisation et géré ses conséquences, qui menacent pourtant l’une de ses bases sociales ? Cet article soutient que, à l’encontre de la vision d’un État autoritaire et rentier, la décollectivisation n’a pas été brutalement imposée par le biais d’une modification du cadre juridique (privatisation des terres) et d’une indemnisation des perdants. Soumis à des pressions contradictoires, l’État a plutôt opéré de manière lente et hésitante, en encourageant la subversion rampante de ses propres règles juridiques : d’abord en soutenant financièrement des acteurs privés extérieurs aux terres publiques ; puis en autorisant tacitement ces mêmes acteurs à exploiter en location une partie de ces terres. La redéfinition des acteurs politiquement « marginaux » et « centraux » se...
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